detox smartphone

Detox : 24h sans smartphone

Après avoir oublié mon smartphone la semaine dernière chez ma meilleure amie, j’ai essayé de faire une petite detox. En effet, je fais malheureusement partie de ceux qui passent leur vie accrochés à cette petite merveille technologique.

Je me rend compte que ce téléphone est tellement présent dans mon quotidien que je n’arrive même plus à regarder un film sans checker Instagram, que je ne lis pas plus de 6 pages d’affilé de mon roman du moment sans une pause Twitter, ou encore que je traine une plombe au lit le matin à rafraichir les pages de news, pour ensuite être bien sûr en retard et devoir courir après mon bus !

Voici donc un petit journal de ma survie (hahaha.) sans smartphone ! Heureusement, la journée qui m’attend est plutôt calme.

Ma journée sans smartphone

7h

C’est le doux chant du smartphone qui me réveille habituellement, mais cette fois-ci, ce sera l’Homme qui va s’y coller. Et il va être obligé de s’y reprendre à trois fois, d’ouvrir les volets et de laisser le chien me sauter dessus pour qu’enfin le brouillard du sommeil se dissipe. Je fais partie de ces gens qui ont beaucoup de peine à émerger le matin, et qui usent et abusent de la fonction répétition du téléphone.

7h30

L’Homme part au boulot, je sors enfin du lit (soit 20 minutes plus tôt que d’habitude ! Victoire !) Je me force un peu car j’ai peur de me rendormir sans bouée de sauvetage. D’habitude je checke mes mails et notifications au lit, et j’avoue que je ressens un manque, un léger fourmillement au bout des doigts. Aller on tient ! Je regarde quand même rapidement ma boîte mail sur mon ordinateur avant d’aller à la salle de bain : pas de nouvelle urgente, ouf.

8h30

Je suis prête ! Et même en avance. Du coup je tourne un peu en rond, que puis-je bien faire ? J’ai un rendez-vous pro à 10h00 ce matin, puis je rentre travailler à la maison cet après-midi. J’allonge un peu la balade matinale du chien, il fait beau et doux, le printemps pointe le bout de son nez, j’en profite pour prendre un peu l’air. En rentrant, je mets un peu d’ordre dans la maison, fais un brin de ménage, et c’est l’heure de filer. Je regarde mes mails et Facebook sur mon ordinateur une dernière fois, et c’est partit.

9h10

Je suis dans le bus, j’ai pris celui d’avant pour être sûre de ne pas être en retard, car sans téléphone je ne peux pas prévenir la personne avec qui j’ai rendez-vous. La musique me manque pendant le trajet. Tous le monde est plongé dans son smartphone, les écouteurs vissés aux oreilles, je me sens un peu à part ! Je m’ennuie, je regarde le paysage défiler, je réfléchis, je pense à une idée pour mon projet de diplôme, je cherche mon téléphone pour la noter … ah ben non ! Heureusement j’ai un stylo et un petit bloc à dessin … pas facile d’écrire à la main dans un bus. Je tente un petit croquis, puis un autre, et finalement je dessine pendant le trajet. La personne à côté de moi me complimente, m’explique qu’elle a voulu faire les beaux-arts quand elle était jeune mais que ses parents s’y étaient opposés, nous bavardons un peu, je lui raconte mon métier de designer, et … je loupe mon arrêt !

9h35

Je descend à l’arrêt suivant, tant pis, je suis très en avance, ça me fera marcher un peu. J’en profite pour observer les vitrines, l’architecture des bâtiments, le style vestimentaire des passants … Ce que je ne fais pas vraiment habituellement, plongée dans mon smartphone. J’arrive enfin au rendez-vous avec 15 minutes d’avance. Et j’attend. Et je regrette de ne pas avoir mon téléphone à ce moment là. En fait, le téléphone, c’est comme la cigarette, ça donne une consistance. Je me sens comme une potiche plantée là à ne rien faire. J’aurai dû prendre un livre.

10h05

Toujours personne. J’attend.

10h10

Je commence à m’impatienter.

10h15

Je me fait des films : accident ? Ou moi qui me suis trompée dans l’horaire ? Impossible de vérifier je n’ai pas accès à mes e-mails … Ah le voilà ! « Désolée, je t’ai envoyé un message, j’ai eu un problème de réveil ! » Le problème quand on a plus de téléphone, c’est que tous les autres en ont encore un. Pour le coup, le smartphone, c’est la possibilité de manquer de professionnalisme … Bref, je commence le rendez-vous un peu sur les nerfs.

12h

Rendez-vous terminé, je rentre. Je reprend le bus après être passée à la Fnac acheter un livre. Je crois que je déteste l’inactivité. Je ne peux pas lire très longtemps, le chauffeur conduit comme un cowboy, j’ai très vite des nausées. J’ai envie de consulter mes mails et messages … aller je suis presque arrivée.

12h20

Je rentre, une caresse au chien, et je file sur l’ordi. Je suis en manque. Je découvre un e-mail d’inscription pour un coaching pour mon travail de diplôme … Tous les autres élèves se sont déjà inscrits, j’arrive après la bataille. Il ne me reste plus qu’un créneau à 17h en fin de semaine … tant pis (gnnnnngrmf@%* ! ). Heureusement, la maison est déjà rangée, comme c’est agréable ! Hop, j’avale mon déjeuner, et c’est l’heure de se mettre au boulot.

15h

J’avance sur mes dessins … oh il est déjà 15h ! Sans distraction, c’est fou comme la concentration me fait perdre la notion du temps. Sans notifications, je ne pense pas à relever mes e-mails, je ne suis pas interrompue par un message d’une copine, un petit mot doux de l’Homme, 1 pizza offerte pour 10 pizzas achetées … ou une quelconque autre information capitale. Je suis dans une bulle, je redécouvre le plaisir de dessiner en écoutant de la musique sur mon ordinateur.

15h30

Une pause s’impose ! J’ai besoin de couper, je sors le chien de sa sieste (elle a autant de mal à se mettre en route que moi le matin …!) et nous partons nous balader pour profiter du soleil. Je me sens quand même un peu coupée du monde … Je me souvient d’un avis de passage reçu par sms la veille, j’aurai pu en profiter pour aller chercher un colis dans un relai mais je n’ai pas fait attention à l’adresse de ce dernier (ce n’est pas mon relai habituel …) et sans smartphone, impossible de vérifier sur le moment …

16h

De retour à la maison, un petit thé et je me remets au boulot jusqu’au retour de l’Homme. Depuis que je bosse sur ce projet de diplôme, je n’ai jamais été aussi productive ! Je me promet de débrancher mon smartphone tous les après-midi dorénavant ! (mais bien sur.)

18h

L’Homme est là, direction le chantier de notre futur chez nous pour choisir la couleur des joints du carrelage (oui, tout est dans les détails !!). Sur place, nous découvrons une partie du carrelage posé, c’est beauuuu ! Je fais une photo … ah non, pas de téléphone … Tiens je l’avais oublié celui-là !

20h

Soirée tranquille à la maison, pas d’Instagram pendant le repas (je sais, j’ai honte.). Je termine la soirée le nez dans un livre, sans m’interrompre toutes les 6 pages. Une soirée sans écran, au final, ça fait vraiment du bien ! Je résiste à l’envie de consulter mes mails avant d’aller me coucher, mais après tout, la fin du monde peut attendre demain matin, que je récupère mon sacro-sain smartphone !

Verdict de ma détox smartphone

Vivre sans smartphone pendant 24h, c’est fait (oui c’était dur.), mais j’avoue que mon ordinateur et mes e-mails n’étaient pas très loin (pour la vraie detox, on repassera) … J’en reçoit beaucoup, et le milieu dans lequel j’évolue demande une certaine réactivité malheureusement … J’avoue que ne pas pouvoir les consulter en temps réel est ce qui m’a le plus manqué. Une vraie accro, au point quelques fois dans la journée d’avoir entendu vibrer … un téléphone imaginaire ! Comment en moins 10 ans cette invention technologique a pu-t-elle devenir aussi importante dans ma vie ?!

Je me rend compte que mes habitudes ont changé depuis que j’ai accès à internet sur mon téléphone : je ne prévoie plus rien à l’avance. Je ne regarde plus les itinéraires, horaires d’ouverture, et autres infos importantes avant de partir. Pour me simplifier la vie et limiter mes possessions, j’ai beaucoup dématérialisé (j’avais écrit un article à ce propos ici), et j’ai donc fait de mon smartphone un objet clef qui organise ma vie, et m’en passer est devenu compliqué … Le monde dans lequel nous évoluons a beaucoup changé aussi, et il n’est plus fait pour ceux qui n’ont pas de téléphone portable : beaucoup de rendez-vous sont organisés à la dernière minute, dans un lieu approximatif parce que « on s’appelle dès qu’on est pas loin », et j’ai l’impression que nous nous permettons plus de libertés et retards, sous prétexte que nous pouvons envoyer un message rapide pour prévenir les autres. Il n’y a plus aucune cabine téléphonique en fonctionnement dans ma ville, et les livreurs ne laissent plus d’avis de passage papier dans les boîtes aux lettres.

A côté de cela, me passer du téléphone pendant mes sessions de boulot m’ont permis d’être plus rapide et efficace. Moins de tentations et d’interruptions, j’ai eu moins de difficultés à me concentrer sur mes dessins, moi qui fait toujours mille choses à la fois, et qui m’éparpille beaucoup. Se lever et se coucher sans regarder un écran a été aussi très appréciable. J’ai perdu beaucoup moins de temps le matin, et je n’ai au final pas manqué grand chose … Je pense qu’à l’avenir, je vais essayer de mettre en place quelques règles afin de déconnecter un peu : laisser le téléphone au salon pour la nuit et utiliser un réveil-matin pour éviter de trainer au lit, ranger cette source de distraction lorsque je travaille sur mes projets pour être plus productive …

La prochaine étape, c’est plusieurs semaines sans smartphone : nous avons réservé notre futur grand voyage, dans un des coins les plus reculés et sauvages du monde, alors Instagram, Facebook et mes e-mails feront sans moi (au secours !) !

Et vous, avez-vous déjà tenté une petite detox à votre téléphone portable ? Êtes-vous aussi accro que moi à cet objet ?

2 Comments

  • yoz 9 juillet 2019 at 11 h 48 min

    Article génial.
    Je tente de m’émanciper de la norme Google (mail, maps, notes….).
    L’illusion de l’accessible immédiatement contribue à la dépendance.
    Choisir d’autres voies de fonctionnement baisse la dépendance.
    Les réactions cerveau (râlerie, envie de revenir au smartphone…) montrent à quel point il s’est conditionné à ces modes de fonctionnement.
    Pourtant la chimère de l’immédiat rend impulsif, désordonné, déconcentré….

    les options que j’ai testé :
    – option multi sim : séparer internet du téléphone.
    – un téléphone à clavier azerty : incite à réduire ses sms.
    – déclarer ses congés de ses réseaux sociaux : on n’est plus tenu d’y rester connecté en permanence.
    j’ai testé le smartphone éteint par intermittence.
    – redéfinir des frontières entre les usages.

    A chacun de construire sa voie, faire ses essais.

    Perso, j’ai un réveil, un lecteur mp3.
    Passer au moins 5 minutes avec soi-même, redécouvrir la vertu de la patience (attendre dans une file)….

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  • Bou01 9 juillet 2019 at 13 h 14 min

    Bon article, qui rejoins ce que j’en pense déjà.

    Je fais partie de ceux qui ne veulent pas se laisser emporter par la vague smartphone, comme l’île des sirènes dont on ne revient pas….

    A charge de trouver autre chose que les moyens proposés, pour des objectifs finaux similaires.
    A moi de revisiter mon impulsivité, mon impatience.

    De là à replonger dans le vide, le silence, la méditation, la marche…..

    Quand il s’agit de prévenir un comportement dépendant, qui rend plus stressé, plus fébrile, plus susceptible, il y a grand chose à gagner à arrêter d’errer dans le monde de ses caprices.

    Le jeu et la distraction ont leurs vertus.
    Pour autant, la démesure doit être ressentie, détectable, parable.

    A chacun de construire son système de réplique.

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